Citation : Jeanette Winterson

Un livre est un tapis volant qui vous emporte loin. Un livre est une porte. Vous l’ouvrez. Vous en passez le seuil. En revenez-vous?   Jeanette Winterson

Pour inaugurer cette rubrique de citations, je vous propose cette invitation à vous laisser emporter par les livres, par la lecture, pour s’ouvrir à l’inconnu, à la nouveauté, à la différence, à la surprise… Car les livres font voyager, créent des mondes inédits, et vous servent de compagnons. Ils suscitent toutes sortes d’émotions, font réfléchir, enseignent et peuvent même parfois changer le cours d’une vie…

Cette invitation au voyage est formulée par Jeanette Winterson dans son livre Pourquoi être heureux quand on peut être normal?, qui est aussi le livre que j’ai choisi pour ce mois d’août 2013. Dans ce livre tantôt drôle ou émouvant, Jeanette Winterson montre combien la lecture et l’écriture lui ont permis, non seulement de survivre, mais surtout de se construire une identité, une histoire, un métier et finalement une raison de vivre.

Le Magazine Littéraire, 13 juin 2012:

Loin du récit d’une enfance volée, c’est celui d’une libération que dessine l’auteur de 52 ans, considérée comme une icône du féminisme anglo-saxon. Libération du corps comme des carcans de la société, depuis son expérience de la marge jusqu’à la prise en main de son propre destin : s’assumer seule, assouvir sa soif de savoir, et devenir écrivain. Une libération dont la littérature ou plutôt le langage littéraire est à la fois le moteur et le point d’orgue. N’est-elle pas épaulée dès son plus jeune âge par un livre de poésie, nourrie à l’adolescence de romans interdits, et sans cesse sauvée de l’exclusion, de la démence ou de la dépression par les textes qu’elle publie ? Si Jeanette Winterson parvient à triompher de son passé, n’est-ce pas d’abord au sein de ses écrits – cédant l’initiative aux maux, laissant les phrases bégayer, bouder toute chronologie, bercées, dans cet espace trouble entre la réflexion, la recollection et la pure fiction ? Voyez comme elle intègre ici et là des « Il était une fois », comme elle change le passé en chasse au trésor ou comme elle s’interroge sur sa mémoire menteuse : « J’ai un souvenir – vrai ou faux ? »